Instabilité rotulienne
L’articulation fémoro-patellaire est l’articulation entre la gorge trochléenne du fémur et la rotule. Cette articulation est soumise à de fortes contraintes surtout en position accroupie.
La stabilité de la rotule dépend de la forme du fémur, des ligaments fémoro-patellaires et de la musculature de la cuisse.
Lors d’un traumatisme de genoux, la rotule peut se luxer. Il peut s’installer ensuite une instabilité rotulienne chronique. Le patient présente alors des subluxations itératives et peut ressentir également des douleurs.
Par ailleurs, les douleurs dues à la pathologie apparaissent souvent lorsque le patient souhaite monter ou descendre des escaliers, marcher sur un terrain en pente, et bouger de façon générale le genou dans un mouvement de flexion et d’extension. Lorsqu’il est au repos, le patient peut se sentir soulagé car les douleurs disparaissent, mais en revanche, elles réapparaissent lorsqu’il s’agit de se redresser, après un long moment de station assise ou allongée.
Pour le diagnostic le médecin demandera :
– Une IRM : pour voir l’intégrité du cartilage de la rotule et de la trochlée fémorale, mais aussi les lésions du ligament fémoro-patellaire médial
– Radio de genou face et profil : pour évaluer la dysplasie fémorale et la hauteur rotulienne
– Scanner du genou : pour mesurer la torsion fémorale et la TAGT (distance entre la trochlée fémorale et la tubérosité tibiale)
Pour savoir quelle intervention faire il faut analyser les causes des douleurs et des luxations. Les causes peuvent être :
– Osseuses : trochlée fémorale trop plate, rotule trop haute ou tubérosité tibiale trop latérale
– Ligamentaires : la première luxation de rotule provoque souvent la rupture du ligament fémoro-patellaire médial, il peut y avoir aussi une hyperpression externe par rétraction de l’aileron rotulien externe.
– Musculaire : les traumatismes répétés peuvent affaiblir le quadriceps fémoral qui participe à la stabilité rotulienne.
Chirurgie à la carte :
En fonction des facteurs favorisants on proposera différents gestes :
– Osseux : abaissement +/- médialisation de la tubérosité tibiale antérieure, correction de la forme du fémur (trochléoplastie)
– Ligamentaire : reconstruction du ligament fémoro-patellaire médial
Hospitalisation :
– Ambulatoire ou hospitalisation 1 jour
Anesthésie :
– Générale +/- anesthésie locorégionale
Durée d’intervention :
– 1 heure
Prescriptions de sortie :
– Antalgiques
– Anti-inflammatoires
– Anticoagulation préventive deux mois
– Pansements toutes les 48 heures jusqu’à cicatrisation complète
Immobilisation :
– l’immobilisation est fonction du geste effectué
Rééducation :
– La rééducation après une chirurgie pour instabilité de la rotule devra être débutée immédiatement après l’opération. Le passage en centre de rééducation n’est habituellement pas nécessaire. La rééducation visera pendant le premier mois à récupérer une extension complète, et une flexion au moins à 90°. L’appui est autorisé sous couvert de béquilles, en fonction du geste chirurgical réalisé. Après le premier mois, en fonction du contrôle radio clinique, la flexion complète peut être travaillée, avec renforcement musculaire progressif.
Délai habituel de récupération :
– 6 mois à 1 an
Complications possibles :
– Hématome, Infection
– Récidive